« Le chevalier et la princesse », et ce n’est qu’un début !

Mardi 11 Février 2020-00:00:00
' Chaimaa Said

Quand j’ai proposé à une amie d’aller voir le film «  Le chevalier et la princesse », elle m’a répondu d’un air désapprobateur : Un film de dessins animés égyptien ! Il ne sera absolument pas à la hauteur des films de Disney ! Mais cette réponse n’a fait qu’augmenter mon désir de regarder ce film, d’autant plus que c’est le premier film arabe de dessins animés.

A noter que la réalisation de ce dernier a pris 20 ans pour voir enfin le jour. Pourquoi tout ce retard ? Selon le producteur saoudien du film El Abbass Ibn El Abbass : « On a commencé à travailler sur ce film dans les années 90, durant lesquelles la technologie n’avait pas atteint ce qu’elle a atteint aujourd’hui, mais on a continué à procéder avec les mêmes techniques pour qu’il n’y ait pas de différence au niveau de l’image. D’ailleurs, on travaille avec un nombre restreint de dessinateurs, vu nos moyens financiers limités par rapport aux grosses firmes américaines ».

Quant à l’histoire du film, elle se situe au  7ème siècle, et raconte l’épopée de Mohamed Ibn El-Qassem, le jeune chevalier de 15 ans, qui va sauver les femmes et les enfants kidnappés par les pirates dans l’Océan indien. Deux ans après, il sera le chef de l’armée arabe chargé de libérer le Sind du tyran sauvage Daher. Durant ses aventures, Ibn El-Qassem tombera amoureux de la princesse indienne Lola Beni, surnommée Lobna, qui ressent les mêmes sentiments pour lui.

Une belle histoire de notre Histoire qui relate la bravoure et la moralité irréprochable d’un jeune arabe qui ne connaît pas l’impossible et fait tout pour réaliser ses plans et ses rêves. Un bon exemple à suivre pour nos adolescents et une tentative de redorer l’image de l’Arabe envers lequel d’aucuns sont injustes. Notre patrimoine regorge d’histoires pareilles ; et si les Occidentaux s’inspirent des nôtres pour faire des films comme Aladin par exemple, nous sommes plus méritants de le faire et de présenter nous-mêmes par nous-mêmes.

Les voix des personnages étaient celles des célébrités égyptiennes : Medhat Saleh, Donia Samir Ghanem, Abdel Rahman Abou Zahra, Abla Kamel, Maged El Kedwani et autres..

Ce qui marque vraiment ce film c’est la musique et les chansons de Haitham El-Khamissi qui étaient magnifiques. Mais il y a aussi l’humour purement égyptien qui émane des deux génies Shamhourashss et Bakhtouea qui parlent l’arabe dialectal égyptien, tandis que la plus grande partie des paroles étaient en arabe standard, cet arabe élégant qui va tellement bien avec les chevaliers, les chefs et les princesses. Bravo les réalisateurs! Un début prometteur. On espère qu’ils continueront avec d’autres films qui seront soutenus, cette fois-ci,  par l’Etat.